Environ au début du 17ème siècle on a commencé à prêcher en français dans la ville de Groningue. Groningue était une ville de garnison et elle hébergeait un certain nombre de soldats de langue française. C’est de ce petit groupe qui éprouvait le besoin d’entendre des cultes en français, q´est née l’Eglise wallonne.
En 1608 déjà on adressa à la Municipalité la demande de pouvoir fonder une église indépendante. Cependant cette demande fut refusée à plusieurs reprises. Il faut dire qu’on nomma quelques pasteurs capables de prêcher en français. Ce furent pour la plupart de professeurs de l’Académie. La communauté française tomba sous l’autorité du conseil presbytéral de l’église réformée. La situation changea en 1682, l’année où le nombre des francophones augmenta considérablement par la venue des Huguenots. Par la force des choses il allait de soi qu’ils furent surtout recueillis par la dépendance française de l’église réformée. Cette évolution amena les Etats provinciaux à répondre affirmativement à la requête des pasteurs français (dont le nombre était monté à 11) d’obtenir une plus grande indépendance.
A partir de 1686 les Français requièrent le droit de constituer eux-mêmes un conseil presbytéral et de nommer des anciens et des diacres. Ils obtinrent leur diaconie et le droit de faire des quêtes. Pour la première fois il était question d’une Eglise française (Wallonne), mais elle n’obtenait pas encore la permission de s’attacher au Synode Wallon. Elle devint membre du Synode Réformé provincial. Il se peut que l’Eglise Réformée se sentît accablée par le nombre croissant de wallons qui durant une courte période avait même plus de pasteurs que l’église d’expression néerlandaise. Elle redoutait les hérésies et un rayonnement éventuel des frivolités françaises. Et cela pas du tout à juste titre, car dans l’église wallonne la discipline ecclésiastique était maintenue rigoureusement, au point que les pasteurs Cottin et Noguier se prirent de bec à ce sujet-là.
Cette période agitée prit fin en environ 1710. Il n’arrivait plus de réfugiés et le nombre de membres diminuait fortement par le fait que les Français concluaient des mariages mixtes. Par contre les régents et la noblesse de Groningue commençaient à s’intéresser à l’Eglise Wallonne, qui par ce fait fut en quelque sorte une église d’élite. En l’an 1780 ce fut enfin le rattachement si longtemps désiré au Synode Wallon. L’Eglise Wallonne était enfin libérée de la tutelle du Synode Réformé provincial.
Peu après, en 1781, le pasteur Henri Daniel Guyot fut nommé pasteur de l’Eglise wallonne. Il doit surtout sa renommé comme fondateur de l’Institut des sourds-muets à Groningue. Le conseil presbytéral lui accorda toutes les facilités de se consacrer à cet enseignement-là.
Après le pasteur Guyot, qu’on admirait beaucoup, le Consistoire de l’Eglise fit un choix beaucoup moins heureux en la personne du pasteur Poitevin (1821-1849). Il se brouilla avec le Consistoire et celui-ci en arriva à la conclusion que ce pasteur n’était pas digne de sa fonction. On l’appelait le ‘bouffon de théâtre’. Avec cela Poitevin était extrêmement paresseux et il avait l’habitude de se servir de vieux sermons. Sa conduite fit perdre à l’Eglise des membres et le Consistoire dut prendre des mesures pour arrêter ce déclin.
Heureusement l’arrivée d’un nouveau pasteur en la personne de J. A. van Hamel (1850-1863) contribua à repeupler l’Eglise wallonne. Ce réveil dans la vie de la communauté fut tel que l’état des finances leur permit de construire une église au Vismarkt. Parmi les catéchumènes du pasteur van Hamel se trouvait A. F. de Savornin Lohman, le futur chef de file de la CHU. Pendant quelques années il assuma même la fonction de diacre jusqu’à son départ de Groningue en 1863.
L’Eglise eut la chance d’avoir à son service un homme remarquable, le pasteur François Daubanton (1877-1893). D’origine chapelier, il se décida à un âge avancé de faire des études de théologie. Il s’occupa beaucoup de l’ordre social et il fut aussi très actif en dehors de l’Eglise. Il fonda des écoles du dimanche, des unions de jeunes gens. Il organisait des réunions d’évangélisation, où il prêchait contre l’abus de l’alcool. Un vrai missionnaire donc!
Vers la fin du 19-ème siècle l’Eglise wallonne comptait environ 40 membres. En 1923 il y eut un accroissement temporaire à la suite de la venue des libéraux qui, par l’opposition des orthodoxes n’avaient plus le droit d’appeler un pasteur de leur tendance. Malgré cet accroissement l’Eglise n’arriva pas à garder son bâtiment, les frais d’entretien étant trop élevés. En 1934 on en décida la vente.
Pendant la dernière guerre, le pasteur Brandligt, venu à Groningue en 1924, s’est distingué par ses activités dans la résistance. Malheureusement il fut arrêté par l’occupant, et déporté à Bergen-Belsen, oú il est mort en 1945.
En 1948, son successeur le pasteur A. Th. Boogaart, ne trouva, à part un Consistoire de 4 membres, que quelques membres et amis, mais sous sa conduite la communauté s’est agrandie et tient encore fermement. Depuis 1982 le pasteur Q. Huyser lui a succéde. Ensemble avec un grand nombre de pasteurs visitants il a offert aux membres et amis de l’Eglise wallonne non seulement un lieu d’adoration et de louange de Dieu mais aussi un lieu de rencontre ou chacun de n’importe quelle conviction se sent a son aise.
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